Le Poème pulvérisé 2, deuxième exemplaire de cet ouvrage que je possède.
Dans cet article :
Premièrement, je parlerai de la reliure,
deuxièmement, de l’ouvrage.
I) – Le Poème pulvérisé 2 : la reliure
a) La reliure
Comme on peut le voir il s’agit d’un demi-cuir oasis vert avec décors mosaïqués en relief.
En outre, la tranchefile chapiteau rouge-verte est faite main.
Par ailleurs, les gardes proviennent d’un « peigné coquille » fait main de chez Relma.
On notera la présence de charnières en cuir.
b) Le décor mosaïqué en relief
Quant au décor, pour le faire, je me suis inspiré d’une photo de débâcle de la banquise au Groenland.
Pour le réaliser, dès le départ, et cela avant de passer les ficelles, j’ai doublé les cartons seulement sur 4cm de large avec un carton n°11 (Jauge de Paris). Cette opération a créé un décrochement sur lequel je vais développer le décor.
Après couvrure (demi-cuir vert) le décrochement a été recouvert de peau sciée de chagrin rouge.
Alors j’ai décalqué le motif tiré de la photo et j’en ai gratté l’emplacement en vue de son collage.
Par ailleurs j’ai découpé au scalpel des morceaux de cartons (n°11) représentant les ilots de la banquise au Groenland. Puis, je les ai recouverts du même cuir oasis vert que le dos.
Enfin je les ai collés à l’emplacement idoine.
Ensuite j’ai fait la même chose sur l’autre plat.
Les 2 plats sont-ils symétriques par rapport au dos?
La symétrie n’est pas parfaite. On le constatera en regardant les images suivantes :
D’abord le plat recto avec son réel symétrique :
Puis le plat verso avec son réel symétrique:
Dans les 2 cas, il ne s’agit pas de la reliure que j’ai faite.
c) Chemise et étui
Ensuite, pour protéger la reliure des frottements il faut bien sûr la chemiser.
De surcroît un étui s’impose pour protéger le tout.
Ainsi donc, cela nous donne l’ensemble suivant :
II) – Le Poème pulvérisé 2 : le livre
En 1945, la guerre est finie. Après le succès retentissant de « Seuls demeurent » (publié en février 1945 aux Éditions Gallimard) René Char est reconnu comme un grand poète. Il a 38 ans.
D’ailleurs, en septembre 1945, Georges Mounin enthousiaste interroge « Avez-vous lu Char? » dans son livre :
Après « …les horloges dont les aiguilles s’entrechoquent aujourd’hui sur le cadran de l’homme. » Feuillets d’Hypnos(26)
Voici le retour à Nietzsche donné par l’argument de son nouveau livre : Le Poème pulvérisé « Comment vivre sans inconnu devant soi? ».
Finalement, « le Poème pulvérisé » contient 19 textes écrits entre 1945 et 1947 : poèmes, prose poétique, vers aphoristiques et apophtegmes. Il est publié aux Éditions Fontaine.
Mais que G. Gallimard se console, en 1948 il éditera « Fureur et Mystère » qui reprendra dans l’ordre : Seuls demeurent, Feuillets d’Hypnos, Les loyaux adversaires, Le Poème pulvérisé et La fontaine Narratrice.
En fait, « Le Poème pulvérisé » est d’abord un texte poétique qui parait en septembre 1945 dans les « Cahiers du Sud » n°279.
Ensuite, R. Char le reprendra sous le titre « J’habite une douleur » dans le recueil « Le Poème pulvérisé ».
Et pour finir une petite remarque personnelle : Parmi les grands poèmes de R.Char, dans ce recueil on trouve « Jacquemard et Julia ».
Curieusement, Alain Corbin ne le cite pas dans son dernier livre « La fraicheur de l’herbe ». Il lui préfère des extraits de « Feuillets d’Hypnos ».
C.P.
III) – Le poème pulvérisé 2 : l’exemplaire
« Le poème pulvérisé », publié chez Fontaine en Mai 1947.
Édition originale.
Un des 65 exemplaires sur pur fil Johannot à la forme, seul grand papier, suivi de 1200 exemplaires en simili japon.
Exemplaire signé par Henri Matisse et René Char. ( on remarquera que cet exemplaire est un hors commerce indiqué : H.C.18, alors qu’il ne devrait y en avoir que 15!)
A suivre…