Le poème pulvérisé 1 a été publié en 1947. Il regroupe les poèmes de René Char de 1945 à 1947. (s’ouvre dans une nouvelle fenêtre)
I) – Le poème pulvérisé 1 : la reliure
a) Description
Comme on peut le voir il s’agit d’un patchwork de cuirs, de 5 couleurs différentes.
En effet on y trouve : de l’orange foncé, du brun argile, du brun foncé, du Bordeaux et du rouge trafic.
Les pièces de cuir, cousues entre elles au fil noir, sont de forme géométrique ( triangles ou quadrilatères).
En outre, le dos est lisse.
Par ailleurs la doreuse sur cuir a titré à la chinoise.
Enfin, la tranchefile chapiteau bicolore rouge-brun, faite main, renforce le dos.
Voici un détail de la couture : point surjet au fil « chinois noir ».
b) Réalisation
Cette réalisation est plutôt complexe, c’est pourquoi j’en ferait un article plus tard.
II) – Le poème pulvérisé 1 : le livre
En 1945, la guerre est finie. Après le succès retentissant de « Seuls demeurent » (publié en février 1945 aux Éditions Gallimard) René Char est reconnu comme un grand poète. Il a 38 ans.
D’ailleurs, en septembre 1945, Georges Mounin enthousiaste interroge « Avez-vous lu Char? » dans son livre :
Après « …les horloges dont les aiguilles s’entrechoquent aujourd’hui sur le cadran de l’homme. » Feuillets d’Hypnos(26)
Voici le retour à Nietzsche donné par l’argument de son nouveau livre : Le Poème pulvérisé « Comment vivre sans inconnu devant soi? ».
Finalement, « le Poème pulvérisé » contient 19 textes écrits entre 1945 et 1947 : poèmes, prose poétique, vers aphoristiques et apophtegmes.
Mais que G. Gallimard se console, en 1948 il éditera « Fureur et Mystère » qui reprendra dans l’ordre : Seuls demeurent, Feuillets d’Hypnos, Les loyaux adversaires, Le Poème pulvérisé et La fontaine Narratrice.
En fait, « Le Poème pulvérisé » est d’abord un texte poétique qui parait en septembre 1945 dans les « Cahiers du Sud » n°279.
Ensuite, R. Char l’a repris sous le titre « J’habite une douleur » dans le recueil « Le poème pulvérisé ».
Et pour finir une petite remarque personnelle : Parmi les grands poèmes de R.Char, dans ce recueil on trouve « Jacquemard et Julia ».
Curieusement, Alain Corbin ne le cite pas dans son dernier livre « La fraicheur de l’herbe ». Il lui préfère des extraits de « Feuillets d’Hypnos ».
C.P.
III) – Le poème pulvérisé 1 : l’exemplaire
« Le poème pulvérisé » a été publié chez Fontaine en Mai 1947.
Édition originale.
Un des 1200 exemplaires sur simili-japon après 65 exemplaires sur pur fil Johannot à la forme, seuls grands papiers.
A suivre…
Cette reliure m’évoque la créature de Mary Shelley : Frankenstein (de part les coutures en surjet bien évidemment)
Mes points sont beaucoup plus réguliers.