L’acacia est un roman écrit par Claude Simon et publié en 1989.
I) – L’acacia : la reliure
Curieusement il s’agit d’un plein cuir rose. En effet on ne retrouve cette couleur que comme séparation entre les rectangles.
Le cuir rose est recouvert d’un patchwork de rectangles de cuir, essentiellement du vert et des nuances de marron. Malheureusement de la colle de pâte a traversé le cuir et apparaît sur le coté fleur.
Mauvaise qualité du cuir ou excès de colle ? Tout bien pesé, je ne sais pas…
De plus, on trouve au centre de chaque plat plat un carré de bois d’acacia. Cela n’a pas été facile à trouver.
Le dos est surtout réalisé à partir de peaux de saumon.
Titre or appliqué sur les morceaux de chagrin.
Les charnières sont aussi en cuir rose.
Les gardes de couleur sont en papier marbré main, rose et noir.
De même, la tranchefile chapiteau bicolore est rose et noire.
II) – L’acacia : Le livre
Qu’arrive-t-il à un écrivain lauréat du prix Nobel ?
D’abord il pense à son « Discours de Stockholm » et, sollicité de toutes parts, il n’a plus de temps pour écrire.
Effectivement Claude Simon, qui publiait un livre environ tous les 2 ans aux Éditions de Minuit, suspend l’écriture de « L’acacia ».
Et c’est ainsi qu’en 1985 il va réitérer son engagement pour la littérature, redonner des grilles de lecture pour son œuvre et rappeler que, s’il est peu lu en France, il est traduit en 18 langues et étudié dans de nombreuses universités à l’étranger.
Son ancrage dans le Nouveau Roman est-il à l’origine de ce malentendu ?
Le nouveau Roman est un mouvement littéraire ayant Jean Ricardou comme théoricien. L’expression est due à la fortune critique d’Emile Henriot en 1957 dans « Le Monde »
Dans le catalogue 11 de la librairie Faustroll, on trouve l’annonce suivante :
Certes Claude Simon est un des maîtres d’œuvre du Nouveau Roman. Mais pour lui la filiation, qui commence avec Balzac, continue notamment avec Proust et Joyce (« Ces géants »).
« L’acacia » est une épiphanie de lecture qui renvoie au plaisir qu’éprouvait Claude Simon lorsqu’il travaillait les mots sur la page blanche comme des possibilités mathématiques, arrangements, permutations ou combinaisons.
III) – L’acacia : L’exemplaire
Exemplaire non coupé, relié en octobre 1997.
Édition originale de cet ouvrage, l’un des 109 (83) exemplaires sur Vélin chiffon de Lana, seul grand papier.
Cet ouvrage a été achevé d’imprimer le 9 juillet 1989.
Ah ! Celui-ci fait partie de mon top 5 ! Non. De mon top 3 !
🙂
Le passage de 5 à 3 est il du au texte ?😨
Euh… quel texte ? Le texte de ton article ou le texte de Claude Simon ?!
(dans mon esprit, passer de 5 à 3 voulait dire que cette reliure fait partie de mes préférées…).
Ah ! Le langage…
🙂
J’avais bien compris ce que vous vouliez dire…
Je voulais juste que vous me disiez que mon article était intéressant. 😭😭😭
MDR !
Vous me faites penser à une scène dans La Grande Vadrouille ! Ce film me fait toujours mourir de rire. Souvenez-vous…
« Stanislas : Vous la reverrez la petite fille du Guignol, hein ! (Il mime des personnages de Guignol avec ses mains.)
Augustin : Vous foutez pas d’elle, hein ! Parce que vous allez avoir affaire à moi ! (Il attrape Stanislas par le col.)
Stanislas : (Il se libère et met une gifle à Augustin.) Excusez moi. Ça va mieux ?
Augustin : Il m’en faudrait peut-être une deuxième.
Stanislas : (Il met une deuxième gifle à Augustin.) Ça va là ?
Augustin : Dites moi, vous n’en voulez pas une, vous ?
Stanislas : Ah non, du tout.
Augustin : Tu vas l’avoir quand même ! Tu vas l’avoir ! (Il met deux gifles sur le crâne de Stanislas.) »
Vous me donnez envie de lire Claude Simon, je suis de la génération du nouveau roman…
On se voit à la Biennale en septembre?
Toujours un plaisir de suivre vos realisations de reliures.
Bonjour on se revoit en septembre.
J’irai cher cher mon diplôme de participation (:
Quels sont tous les cuirs utilisés ? Serpent, chèvre, saumon… et ?
Saumon et chèvre (oasis et chagrin).
Quelle reliure extraordinaire !!
Ouh là là ! J’ai l’impression que mon message ne vous a pas fait rire.
🙁
Beauté, clarté, rigueur.
Article sublime, dans le fond et dans la forme.
Travail épineux que cette écorce d’acacia mosaïquée mais si éclatante !
Je n’ai jamais osé lire Claude Simon, dont la lecture est réputée difficile.
Merci à vous.
Sublissime marqueterie nobelisée.
Dommage que la bloguistique reste un privilège de la vue quand il faudrait toucher.
C’est un plein cuir rose ? Si mes calculs sont bons, vous avez utilisé presque deux fois plus de cuir qu’un plein cuir classique. C’est riche !
Oui je lai d’abord entièrement couvert de cuir rose, on n’en voit que les joints.
N’ayant pas de fortune personnelle il a fallu pour payer tout ce cuir que je puise dans l’argent destiné à la nourriture de mes enfants!
L’art avant tout le reste !
Et vous trouvez ca pratique à lire un exemplaire non coupé…?
Cela permet de lire entre les lignes.