Dans cet article, je décris le comblage en queue en me basant sur celui que j’ai réalisé pour le livre : « l’ordination » de Julien Benda.
Il s’agit du neuvième cahier de la douzième série des Cahier de la Quinzaine, collection dirigée par Charles Péguy.
Pour lire l’article sur ce livre cliquez ici.
I) – Comblage en queue, pourquoi ?
Les livres sur grand papier et grandes marges ne peuvent être harmonieusement reliés que si l’on a pris la peine de faire un comblage en queue.
En effet les témoins ayant des tailles différentes le bas du dos est moins épais que le haut du dos ( les pliures des feuilles sont en haut du dos donc le problème se situe en bas du dos). Il est de plus mou!
C’est pourquoi le dos risque d’avoir une cambrure disgracieuse.
D’autre part il ne sera pas possible de positionner la tranchefile faute de support droit.
Par ailleurs, dans cet exemple, le comblage en queue est d’autant plus nécessaire que les 2 livres reliés en 1 tome n’ont pas exactement la même taille.
II) – Comblage en queue, comment ?
Toutefois je ne parlerai ici que du comblage fixe (il existe de plus un comblage provisoire que l’on retire une fois la reliure terminée).
En premier il faut tailler des bandes de simili japon . Les dimensions seront : 8 mm de large sur de 1 cm de longueur de plus que la taille du plus grand témoin.
Ensuite il faut plier ces bandes en deux dans le sens de la longueur.
Puis on doit les couper en flèche sur 0.5mm. Alors la coller à la pliure de chaque feuille.
De même le faire pour toutes les feuilles.
Alors reformer les cahiers,
puis le livre.
De surcroît couper l’excédent des bandes de manière que l’on obtienne un bas de dos droit.
Pour finir mettre en presse, coller la mousseline et passer les cartons.
Le comblage est désormais terminé.
III) – Comblage en queue, utilisation.
On peut désormais faire une tranchefile main qui s’appuie sur le comblage…
…et relier
Belle technique, on n’y voit que du feu !
Le simili Japon reste plus fin que le papier des pages du livre. Ce n’est pas gênant ?
Non car il ne s’agit pas de faire de l’épaisseur mais de la longueur.
Pour quelles raisons ils mettaient des carnets de taille différente ensemble ?
En fait cela est fonction de la taille de la feuille utilisée et des dimensions du texte utilisé.
Un fois l’impression terminée on procédait à un pliage (pgcd) d’où la taille différente des cahiers.
Un rognage égalisait le travail.