Les Matinaux, recueil de poésies de René Char a été publié à la NRF en 1950.
En premier lieu, dans cet article je décrirai la reliure. Puis je parlerai du cuir velours de crocodile qui double la chemise et l’étui. Après j’exposerai le contenu du livre. Enfin je présenterai l’exemplaire.
I) – Les Matinaux : la reliure
D’emblée, la reliure est un demi-cuir marron à encadrements.
Entre autres, ces encadrements contiennent des figures géométriques faites en peau de saumon noire, jaune et beige et marron.
De plus, ces peaux de poissons, collées bord à bord, sortent des cadres.
Comme d’habitude, elles proviennent des Tannerie de Callac.
En outre, le dos s’orne de 11 nerfs, 5 en haut et 6 en bas, encadrant le titre.
De plus, une tranchefile chapiteau, faite main, marron et noire, supporte la coiffe.
Enfin, les gardes sont en cuir velours de crocodile. Tout bien pesé, c’est rarissime!
II) – Les Matinaux : chemise et étui
Comme ce livre est suffisamment précieux, (on le verra au IV) il mérite chemise et étui.
Le dos de la chemise reproduit à l’identique le dos du livre. En effet c’est lui que l’on voit dans la bibliothèque et il doit parfaitement épouser celui du livre.
En plus de protéger la reliure des frottements, elle protège également le dos du livre de la décoloration due à la lumière. Dans 100 ans ,si le livre existe encore, il sera toujours aussi « frais ».
Enfin les doublures de l’étui et de la chemise sont dans le même cuir velours de crocodile.
III) – Les Matinaux : le livre
Les Matinaux ce sont les Transparents ou vagabonds qui occupent la place du village au gré des jours et des saisons.
« Les Matinaux », miscellanées poétiques de René Char, reprend surtout des textes publiés entre 1947 et 1949 dans différentes revues telles que les Temps Modernes, Les Cahiers d’Art, Empédocle...
Dans cette édition de janvier 1950 on trouve :
D’abord les poèmes répartis en 5 groupes selon leur forme
1) La sieste blanche
2) Un adieu, un salut.
(l’adieu est pour Artaud mort en 1948, le salut est pour Braque qui participe à la grande exposition d’art contemporain organisé par Yvonne Zervos en 1947)
3) le consentement tacite
4) Joue et dors
5) Rougeur des Matinaux
Avec pour finir 3 poèmes écrits pour ce recueil :
- Ils sont privilégies…
- Pourquoi se rendre?
- Toute vie…
Par ailleurs, René Char poète Jupitérien fut attiré par la musique, le ballet, le cinéma et le théâtre comme l’illustrent ici La fête des arbres et des chasseurs et l’homme qui marchait dans un rayon de soleil.
« Les Matinaux » a été traduit dans une trentaine de langues et réédité plusieurs fois en France :
premièrement, dans la collection blanche de Gallimard 3 éditions 1950, 1964 et 1992.
deuxièmement, en livre de poche 4 éditions
troisièmement, l’édition des œuvres complètes dans la Pléiade du vivant de l’auteur en 1983.
Aussi, on notera dans « Rougeur des Matinaux le vers aphoristique n° III, le plus cité du moment, qui inspire à Guillaume Erner cette « humeur du matin sur France Culture ».
C.P.
IV) – Les Matinaux : l’exemplaire
Édition originale de ce livre paru à la NRF en janvier 1950 comme le montre « l’achevé d’imprimer » :
Un des vingt-huit exemplaires sur vélin de Hollande Van Gelder, après cinq exemplaires sur papier Madagascar et avant soixante-cinq exemplaires sur vélin pur fil Lafuma-Navarre.
V) – Aller chez le coiffeur
Par ailleurs, cette photo me fait penser que je dois me faire couper les cheveux !
Le glacis de cette rhapsodie de formes, de couleurs et de matières est un délice.
Seule la sensibilité reptilienne du crocodile peut s’accorder à celle du « lézard amoureux ».
On est bien sur un secret terrestre.
Il faudra bien un jour raconter vos liens avec René Char.
Je ne suis pas sûr que cela présente le moindre intérêt.