« et vous riez » d’André Spire

« et vous riez huitième cahier, cahier pour le jour de l’an de la septième série ».

C’est le premier des cahiers de la quinzaine publié sur papier de luxe : « J. Whatman ».

Pour tout savoir sur ce papier, cliquer ici.

Dans cet article, d’abord je décrirai la reliure.

Puis Je parlerai de cet exemplaire, le premier sur papier de luxe J.Whatman.

Ensuite j’évoquerai le livre et surtout les 2 textes de Péguy.

Enfin, comme cadeau pour les lecteurs qui seront arrivés là, une photo d’une crèche naïve.

 I) – « et vous riez », la reliure

En premier lieu, comme on peut le voir, il s’agit d’un plein cuir (chagrin) noir à dos lisse.

De plus 2 grands caissons, aux angles desquels on trouve des fleurons, ornent les plats.

"et vous riez", plein cuir noir.

Ensuite une charnière en cuir sépare les gardes en soie (moire), encadrées de listels marrons.

"et vous riez" gardes en soie et charnière en cuir.

En outre sous la comète et comme d’habitude se trouve une tranchefile faite main bicolore noir/blanc.

Tranchefile en soie bicoloreLa tête fut dorée à l’or fin par Gallier. (à l’époque c’était bien pratique car Duval (papier marbré) et Gallier (dorure sur tranche) habitaient le même immeuble à Paris.)

Tête or

Bien sûr il dut la combler de témoins pour pouvoir dorer la tête des grandes marges.

Dorure sue témoins.

Enfin un étui bordé et galbé protège le tout :

"et vous riez", étui.

  II) – « et vous riez », l’exemplaire

Cet exemplaire est le premier des Cahiers de la Quinzaine de Charles Péguy publié en édition de luxe

Charles Péguy présente cette édition de luxe ainsi pages 95, 96 et 97 :

Plein-cuir noir,grands caissons et fleurons dorés en coins, sur chaque plat, gardes en soie (moire) grise, listels gris, tranchefile chapiteau bicolore noire et blanche, boite. Premier exemplaire sur Whatman. Plein-cuir noir,grands caissons et fleurons dorés en coins, sur chaque plat, gardes en soie (moire) grise, listels gris, tranchefile chapiteau bicolore noire et blanche, boite. Premier exemplaire sur Whatman. Plein-cuir noir,grands caissons et fleurons dorés en coins, sur chaque plat, gardes en soie (moire) grise, listels gris, tranchefile chapiteau bicolore noire et blanche, boite. Premier exemplaire sur Whatman.

Il précise :  « L’exemplaire sur papier ordinaire sera traité comme un exemplaire d’usage; l’exemplaire sur Whatman pourra ainsi demeurer, ce qu’il doit être, un exemplaire de collection. »

Abonnement ordinaire : 20 Francs, abonnement sur Whatman : 100 Francs.

Cela justifie pour moi le luxe de la reliure!

Plein-cuir noir,grands caissons et fleurons dorés en coins, sur chaque plat, gardes en soie (moire) grise, listels gris, tranchefile chapiteau bicolore noire et blanche, boite. Premier exemplaire sur Whatman.

Cet ouvrage, deuxième exemplaire de souche est celui de l’administrateur des Cahiers de la quinzaine : André Bourgeois.

 

Charles Péguy a fait tirer vingt-et-un exemplaires sur Whatman, il a vite déchanté sur le nombre d’abonnés.

Dès le Cahier suivant il ramène le tirage à 16 exemplaires puis, et pour longtemps à 13.

Le maximum de ce tirage de luxe sera atteint,en janvier 1914, avec « François Villon de Suarès » pour 40 exemplaires, suivi en septembre 1914, de Mes cahiers rouges de Maxime Vuillaume » avec 30 exemplaires sur Whatman.

et vous riez de Spire

Naturellement ce cahier a été composé et tiré au tarif des ouvriers syndiqués.

 III) – Le livre

Je passerai sur les poésies d’André Spire pour me consacrer aux 2 textes de Péguy.

Dans le premier « Louis de Gonzague » (31 pages) Péguy narre une anecdote que l’on prête au Saint homme :

-« Alors qu’il était novice et jouait à la balle au chasseur, ses condisciples lui posèrent la question suivante : « Si vous appreniez que le jugement dernier aurait lieu dans 25 minutes, que feriez-vous ?

je continuerais à jouer à la balle au chasseur. »

31 pages de passage du coq à l’âne, d’errance, de divagation. Bref du Péguy : brillantissime!

Dans le second « Cahier de la Quinzaine » (18 pages) Péguy présente l’édition sur whatman des Cahiers de la Quinzaine lire plus haut les pages 94, 95 et 96, puis il justifie l’acceptation d’un prix littéraire par Romain Rolland, alors il s’explique sur la présence de 2 fautes d’orthographe dans de précédents Cahiers puis revient à Romain Rolland pour repartir sur la présence d’une coquille amusante dans un Cahier! (Il fait cet aveu qui a du coûter cher au socialiste idolâtre de la classe ouvrière qu’il était, je cite : « Le bénéfice de la faute revient toute entière au personnel ouvrier »).Enfin il termine par une évocation d’un problème lié au prêtre Gapone!

Sacré Péguy!

Envoi : Qui publiera tous les textes de Péguy parus dans Les cahiers de la Quinzaine et jamais publiés en volume?

Il y des centaines de pages et c’est passionnant!

 IV Une photo

Crèche naïve.

Pas sûr que çà aurait plu à Péguy!

2 Comments

  1. Le goût de Péguy pour ce qu’on peut appeler une certaine forme d’autogestion laisse penser qu’ils auraient été pour l’inversion de la hiérarchie des normes, donc pour l’article 2, donc pour la loi.

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